Célestin Freinet est un pédagogue français, né le 15 octobre 1896 à Gars dans les Alpes-Maritimes, mort le 8 octobre 1966 à Vence dans les Alpes-Maritimes.
Il fait ses études à Grasse (école primaire supérieure) et à l"école normale d'instituteurs de Nice. Mobilisé en 1915, il est grièvement blessé au poumon en 1917.
En 1920, il est nommé instituteur adjoint à l’école de Bar-sur-Loup. C'est à Bar-sur-Loup qu'il entame son travail de pédagogue. Il écrit dans l'École émancipée.
Il se lance dans le mouvement de l'Éducation nouvelle. Certaines lectures l'aident à concevoir une pratique pédagogique qu'il appellera « moderne » : il s'inspire notamment du philosophe américain John Dewey.
Célestin Freinet est l'inventeur d'une pédagogie rigoureuse fondée sur des techniques novatrices : plan de travail, production de textes libres, imprimerie, individualisation du travail, enquêtes et conférences, ateliers d'expression-création, correspondance scolaire, éducation corporelle, réunion de coopérative (OCCE). Il expérimente sa conception de l'enseignement en fondant une école à Vence, l'École Freinet, devenue publique en 1991.
Quand, en 1928, Freinet quitte Bar-sur-Loup pour s'installer à Saint-Paul-de-Vence, où il a été muté avec son épouse Élise, il a déjà mis en œuvre l'essentiel de ses méthodes : l'imprimerie, la correspondance interscolaire, la coopérative scolaire, et il a même mis sur pied, au niveau national, la Coopérative de l'enseignement laïc (CEL). Grâce à sa participation à des congrès nationaux et internationaux, il s'est déjà fait un nom dans le monde pédagogique.
Sa pédagogie, qui entend faire de la classe un atelier, insiste, comme celle de Dewey, sur le rôle du travail et de la coopération dans l'apprentissage, ainsi que sur l'insertion de l'école dans la vie locale, y compris politique.
Célestin Freinet ne s'est pas contenté de rattacher l'activité des élèves à la responsabilité et à la production intégrale d'un journal, impression comprise : il a théorisé également le « tâtonnement expérimental ». Il assimile l'autorité du maître à une violence. En effet, quand le travail de l'écolier est correctement organisé, il passionne l'élève et il n'est plus besoin d'autorité ni de discipline. Cette pédagogie est d'inspiration socialiste, mais aussi volontiers naturaliste et anti-intellectualiste.
Mais Célestin Freinet a critiqué également la pédagogie du jeu. C'est parce que l'enfant est dépouillé de responsabilités réelles que son activité se réfugie dans le jeu. L'éducateur, en le responsabilisant et en le considérant comme un adulte, l'aidera à grandir de façon naturelle. Contrairement à la plupart des autres pédagogues, Célestin Freinet considère que l'enfant et l'adulte ont pour l'essentiel la même nature. Il voit même là le premier « invariant » pédagogique.
Freinet distingue cependant le « jeu-haschich » du « jeu-travail », moins critiquable, et enfin du « travail-jeu », c'est-à-dire du travail non aliéné, en accord avec la spontanéité de l'enfant, dans les phases de répétition du « tâtonnement expérimental ».
En 1945 et avec le soutient d' Henri Wallon, il crée l' « Union Pédagogique » .
En 1946, il publie L'École Moderne Française et rouvre avec sa femme son école privée de Vence. Les Freinet habitent désormais à Cannes, dans les locaux de la CEL. Freinet se consacre entièrement à son école.
En 1947, l'Institut Coopératif de l’École Moderne (ICEM) est créé.
En 1948, la Coopérative de l’enseignement laïque se transforme en "Institut de l’école moderne".
En 1957, c'est au tour de la Fédération Internationale des Mouvements de l'École Moderne (FIMEM) de voir le jour.
La pédagogie Freinet, se perpétue de nos jours. Cependant, il faut signaler que la pédagogie Freinet contemporaine est désormais voisine du courant de la pédagogie institutionnelle, qui insiste sur le rôle de la parole et du débat, alors que Célestin Freinet pensait avant tout en termes d'organisation du travail et de coopération. Les «techniques Freinet» ont évolué vers la «pédagogie Freinet»
Élise Freinet, son épouse, est à l'initiative de l'« art enfantin ».
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